France – 03/11/2022 – energiesdelamer.eu. Les parcs éoliens en mer Dieppe-Le Tréport et Yeu-Noirmoutier dirigés par Paolo Cairo, viennent de signer successivement des contrats avec le consortium Louis Dreyfus Armateurs-TravOcean/Prysmian, Chantiers de l’Atlantique, organiser une journée de rencontres d’affaires en Vendée et lancer le premier appel à projets d’acquisition de données et d’innovation autour de la relation entre les éoliennes en mer et leur environnement du GIS EMYN.
L’une des préoccupations des élus et des clusters comme Neopolia dans les Pays de La Loire, est de recueillir des assurances sur le contenu local industriel attendu des autres grands donneurs d’ordres. Comment les sociétés des parcs éoliens en mer « Éoliennes en Mer Îles d’Yeu et de Noirmoutier (EMYN) » et « Éoliennes en Mer Dieppe – Le Tréport (EMDT) » entendent peser sur la création d’une filière en France tant au niveau régional que national ?
Interview exclusive de Paolo Cairo à energiesdelamer.eu
De quelle manière allez-vous favoriser la filière française PME et ETI par rapport à vos principaux fournisseurs de rang 1 ?
Paolo Cairo : Nous organisons des rencontres d’affaires sur les territoires afin de faciliter les mises en relation entre nos fournisseurs de rang 1 et les entreprises du territoire et ainsi maximiser les opportunités de collaboration. Ces rencontres d’affaires ont déjà eu lieu en Vendée le 6 octobre dernier lors desquelles plus de 130 rendez-vous ont été organisés. Le même événement aura lieu pour le parc EMDT le 1er décembre prochain à Dieppe.
L’objectif de ces rencontres est de permettre à nos fournisseurs de présenter clairement leurs besoins aux entreprises locales pour que ces dernières soient en mesure de répondre aux futurs appels d’offres.
Une enveloppe budgétaire est également provisionnée depuis les débuts des projets afin d’accompagner aujourd’hui les entreprises locales dans leurs réponses : besoin de traduction, études complémentaires, etc.
Pensez-vous constituer avec les deux parcs un écosystème de base grâce aux deux projets de parcs Yeu Noirmoutier et Dieppe Le Tréport, et inciter les fournisseurs de rangs 1 et 2 à travailler avec des entreprises locales ou régionales ?
Les premiers appels d’offres lancés par l’État, dont les parcs EMYN et EMDT font partis, avaient pour objectif de créer une filière française de l’éolien en mer malgré un démarrage tardif de cette activité en France en comparaison des pays d’Europe du Nord.
Lors des appels d’offres lancés en 2021 pour sélectionner nos fournisseurs de rang 1, nous avons constaté que la filière française se structure et démontre une belle compétitivité technique et commerciale. Outre les grandes entreprises fournisseurs de rang 1, c’est bien tout un écosystème d’entreprises régionales qui se structure et que les acteurs de la filière souhaitent accompagner du mieux possible, toujours dans le respect des règles commerciales.
Pour rappel, notre actionnaire Ocean Winds, aux côtés des autres principaux développeurs de parcs éolien en mer, a signé en 2021 la charte d’engagement de contenu local industriel formulée par cinq clusters représentants plus de 500 entreprises françaises. En particulier, le parc EMYN a signé une convention avec Neopolia et le parc EMDT avec Normandie Maritime dans l’optique de valoriser et contribuer au développement des entreprises locales.
C’est toute la filière française de l’éolien en mer qui se trouve actuellement dans une phase de montée en puissance dans un paysage mondial ultra compétitif. Les parcs EMDT et EMYN mettent tout en œuvre pour accompagner cette dynamique.
Pour les projets Yeu Noirmoutier et Dieppe Le Tréport, comment calculez-vous le bilan carbone de chaque parc ?
Le bilan carbone de chaque parc est calculé selon la méthode Bilan Carbone®, développée par l’Agence Nationale de l’Environnement et la Maîtrise de l’Énergie (ADEME), qui est la méthode reconnue et utilisée en France. L’exercice consiste à évaluer l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre liées, de manière directe et indirecte, à l’existence du parc. Cela concerne donc l’ensemble du cycle de vie du projet, depuis l’élaboration et la préparation du projet, jusqu’à la remise du milieu dans son état initial à l’issue de son exploitation.
Les bilans carbones des deux parcs ont été mis à jour à l’été 2022. Cette actualisation a montré des évolutions positives des résultats pour chaque projet, l’évolution de la technologie ayant permis de réduire les émissions globales dans les deux cas. Ainsi, selon les calculs réalisés par le bureau d’études BRLi suivant la méthode Bilan Carbone® de l’ADEME, les parcs EMYN et EMDT devraient produire une électricité 6 à 7 fois moins émettrice que le contenu carbone moyen de l’électricité française.
Les deux parcs français ont créé des groupements d’intérêt scientifique. Quel est l’état d’avancement des études qui ont été lancées par chacun d’eux ?
En effet, les projets EMYN et EMDT se sont engagés dès la remise des offres en 2013 à la création de groupement d’intérêts scientifiques pour chacun des deux parcs.
Ces GIS ont pour objectif d’accompagner les suivis environnementaux des parcs, d’améliorer les connaissances environnementales et socio-économiques du milieu marin et de partager les résultats de ces études au grand public et à la communauté scientifique pendant toute la durée de vie des parcs.
Pour le GIS EMDT, 7 études sont en cours ou à venir, elles aboutiront toutes entre 2023 et 2024. Elles porteront sur le suivi des goélands nicheurs, des études de la mégafaune marine, le suivi du régime alimentaire des phoques, l’identification du plancton, l’étude des réseaux trophiques et celle des transits en mer des chauves-souris.
D’autre part, les discussions concernant les études à mettre en place pour la période de construction du parc ont débuté. Pour en savoir plus sur les études en cours, un site internet grand public existe : https://www.gis-eolienenmer.fr/
Côté GIS EMYN, plus jeune que le GIS EMDT puisqu’il est né à l’été 2021, le travail s’est surtout concentré sur l’expertise des membres pour améliorer les protocoles de l’état de référence environnemental du parc EMYN qui se déroule actuellement.
Comme vous l’avez annoncé, le GIS EMYN (Ndlr – dont le comité de pilotage est présidé par Dominique Follut, Directeur de WEAMEC, WEst Atlantic Marine Energy Community) a lancé son premier appel à projets annuel dans l’objectif de cofinancer des projets d’acquisition de données sur le milieu marin en lien avec les éoliennes en mer.
Les sociétés EMDT sont respectivement détenues par Ocean Winds (filiale d’ENGIE et d’EDPR), Sumitomo Corporation et la Banque des Territoires à laquelle s’ajoute la société Vendée Énergie depuis le 10/10/2022.
Propos recueillis par Brigitte Bornemann
POINTS DE REPÈRE
MerVeille Énergie #4
Janvier – Mars 2021
« Marché local et enjeux réglementaires » Où en sont les 1ers parcs éoliens en mer français ?
Feuilletez et achetez la version digitale 20,00 €TTC (dont TVA 2,10%) ou la version imprimée 25,00 €TTC (TVA 20%) + frais de port
energiesdelamer.eu souhaite accélérer son développement et continuer d’offrir à ses abonnés une veille quotidienne internationale de qualité, vérifiée et mise en perspective. C’est la raison pour laquelle, depuis le 15 juin 2022 les articles publiés par le site de presse professionnelle sont devenus payants. Les abonnements aux lettres quotidienne, hebdomadaire et mensuelle sont gratuits et vous permettent de prendre connaissance des titres du jour.
Publicités Google :