France – Mercredi 06 04 2016 – Quotidienne energiesdelamer.eu. Partie 2/2 – La Région Bretagne soutient la candidature du consortium porté par Eolfi pour la ferme pilote d’éoliennes flottantes au large de Groix (carte SHOM).
Seul en lice pour ce site en Atlantique où la houle peut atteindre les 12 mètres, le consortium porté par Eolfi associé à DCNS et Vinci, a présenté hier, les grandes lignes de son projet déposé auprès de l’ADEME pour le développement d’une ferme pilote d’éoliennes flottantes au Sud de Groix. Cet espace de 17 km² avait été retenu parmi 4 zones jugées propices en France ICI .
Représentant Jean-Yves Le Drian pour la Région Bretagne, Dominique Ramard, conseil régional, délégué à la transition énergétique et Jean-Paul Aucher, conseiller délégué à l’énergie de Lorient Agglomération, ont tenu à apporter leur soutien au projet porté par Eolfi Offhore France. Maître d’ouvrage, Eolfi a fédéré DCNS, maître d’œuvre de la construction, de l’installation en mer et de la connexion du flotteur mixte acier-béton, avec,comme partenaire industriel, VINCI (pour la construction du flotteur), General Electric, pour les turbines éoliennes Haliade 150 de 6MW (ex-Alstom et partenaire historique de DCNS) qui seront construites dans l’usine GE à Nantes-Saint-Nazaire.
Pour Nicolas Paul-Dauphin, directeur général d’Eolfi, le site breton en Atlantique présente de nombreux atouts : «il est représentatif des conditions de mer océaniques de la grande majorité du marché potentiel mondial qui représente 80 GW et c’est le seul site en métropole sur une mer ouverte. Je n’imagine pas qu’il ne soit pas retenu retenu lors de cet appel à projet».
Thierry Kalanquin DCNS est très attentif à ce projet. Qu’il a contribué à remettre « à flots » avec son équipe après le départ de Nass et Wind notamment. Il n’a pas omis de rappeler que cette technologie est l’une des trois porteuses d’avenir pour DCNS, avec l’hydrolien et l’ETM. Pour le moment, la technologie houlomoteur ne semble pas suffisament avancée pour « envisager des perspectives commerciales dans les 10 ans ».
A l’horizon 2019, la ferme pilote pourrait comporter jusqu’à 6 machines ce qui représente une puissance de 36 MW, soit l’équivalent de la consommation domestique (chauffage compris) d’une ville comme Lorient.
En ce qui concerne les câbliers, aucun n’est sélectionné, mais plusieurs dont Nexans auraient fait connaître leur intérêt pour ce projet. «L’atterrage et le raccordement pourraient se faire dans le Port de Lorient»
Pour Dominique Ramard, la Bretagne a des potentiels importants en matière d’éolien offshore flottant. « Avec Groix, nous avons une véritable carte à jouer sur ce marché de l’éolien flottant et tout sera mis en œuvre pour que cette proposition se concrétise”. En effet, la Région Bretagne s’est engagée, depuis plus d’une dizaine d’années, aux côtés des industriels, en cofinançant des thèses et de la R&D, l’aménagement du Polder du Port de Brest et des études de sites. En 2014, une étude réalisée dans le cadre de MERiFiC (1) Stratégie Economique des Energies Marines (SEEM study) lmpacts sur l’acceptabilité des projets EMR avait été présentée lors de la réunion finale du programme ICI
Cette étude propose une vision complète de la place des EMR en Bretagne et recommande la mise en place d’un plan d’action de 7 objectifs prioritaires, déclinés en 25 actions opérationnelles. L’un des sept objectifs était de réaliser une étude technico-économique des différentes EMR d’intérêt pour la Bretagne.
Conduite par Bretagne Développement Innovation pour le compte de la Région, cette étude a consisté à établir de différents scénarios de planification régionale à l’horizon 2020 puis 2030 en tenant compte de l’évolution de la maturité des technologies mais surtout des coûts de production (Levelized Cost of Energy) afin d’avoir des scénarios (raccordement compris) qui soient à la fois crédibles financièrement en terme de tarif d’achat tout en tenant compte de contraintes notamment environnementales et des servitudes réglémentaires. Outre la soutenabilité économique d’exploitation des ressources, cette étude devait évaluer les retours économiques pour la Région notamment l’emploi sur les cycles de vie des projets.
Celle-ci a été rendue depuis quelques mois par Nass et Wind et M’Prime, mais reste encore confidentielle. C’est en effet, sur cette dernière étude, qu’un cadrage du groupe de travail du Conférence régionale Mer et Littoral travaille pour définir des sites industriels pour l’éolien flottant et hydrolien avec des puissances cumulées allant de 1,5 à 3GW.
Avec de tels potentiels notamment pour l’éolien flottant, on peut facilement comprendre l’intérêt de la Région dont ce premier démonstrateur pour le site de Groix.
C’est donc l’aboutissement d’un travail de longue haleine et d’une étroite concertation avec les acteurs bretons de la mer (pêcheurs, Défense …), menée avec Lorient Agglomération et un un potentiel avenir industriel et énergétique grâce à l’éolien flottant. Pour Dominique Ramard, Conseiller régional délégué aux énergies : “Le dépôt de ce dossier par Eolfi et ses partenaires est une excellente nouvelle pour la Bretagne des EMR, pour la transition énergétique vers laquelle elle est engagée et, plus globalement, pour les filières industrielles françaises concernées. La Bretagne a des potentiels incroyables en matière d’éolien offshore flottant. Avec Groix, nous avons une véritable carte à jouer sur ce marché de l’éolien flottant et tout sera mis en œuvre pour que cette proposition se concrétise. D’ailleurs, nous envisageons la création à terme d’un fond d’investissement, pour les différents projets ».
Points de repère
05/04//2016 – Appel à projets – Méditerranée. Partie 1 / 2 ICI
1 – Réalisé par Artelia, Indicta (racheté par M’Prime), Innosea et MEM
2 – Les deux groupes avaient signé un accord de partenariat dans l’éolien flottant en présence de Jérôme Pécresse, Président d’Alstom Renewable Power, et Thierry Kalanquin, Directeur de la Division Energies et Infrastructures Marines de DCNS le 13/10/2014. L’objectif de cet accord était de développer puis commercialiser un système intégré d’éolienne flottante semi-submersible d’une puissance de 6 MW. A l’époque, ce projet, intitulé «SEA REED», avait reçu le soutien de l’ADEME, à travers l’AMI Briques technologiques mis en œuvre dans le cadre des Investissements d’avenir, pour l’attribution d’un financement de 6 millions d’euros couvrant la première phase d’étude et de certification du système flottant équipé de la turbine Haliade.
3 – La société française Eolfi s’est associée à CGN Europe Energy, filiale du leader chinois de l’énergie, pour créer Eolfi Offshore france et devenir maître d’ouvrage du projet au large de Groix.
4 – L’éolien flottant en Méditerranée. Les précédents articles relatifs aux journées organisées à Marseille les 9, 10 et 11 mars 2016.
09/03/2016 – Partie 1/2 – La continuité est assurée. La Région continue à miser sur l’éolien flottant offshore. Journée scientifique du Gdr CNRS avec un focus sur le projet de Marc Guyot « EOLINK »
10/03/2016 – Partie 2/2 – La Méditerranée et l’éolien flottant – La politique EMR flottant menée par le Conseil régional PACA présentée par Philippe Maurizot, vice président ICI.
5 – Ademe : Appel à projets Eolien flottant
05/08/2015 ICI
6 – EMR – CESER 08/10/2012 – rapporteur Guy Jourden ICI
Publicités Google :