Mercredi 07/11/12 energiesdelamer.blogspot.com par BB.
A l’occasion de l’annonce de ses résultats pour le 3è trimestre 2012, Vestas en situation de surproduction, a annoncé une nouvelle perte de 175 millions de $ au 3è trimestre 2012 et la suppression de 2 000 emplois en 2013. Le groupe danois avait déjà annoncé début 2012 son intention de supprimer 2.335 emplois en 2012 afin de réduire sa base de coûts fixes à plus de €150 millions d’ici la fin de l’exercice, réduisant les coûts de plus de €400 millions de la fin 2011 à la fin 2013. Le groupe a indiqué dans un communiqué ce 7 novembre qu’il ferait passer ses effectifs d' »environ 18.000 fin 2012 ou début 2013 à environ 16.000 d’ici à la fin 2013″ par « des cessions, la prolongation du gel des embauches et des licenciements ». L’année 2012 doit déjà voir la suppression de plus de 4.500 postes dans le groupe, qui a souffert d’avoir surestimé la croissance de son marché.
Les stocks sont chiffrés à plus de €8 miliards
Vestas affiche au 3è trimestre un chiffre d’affaires en forte progression, de 49% à 2 milliards d’euros. Sur les neuf premiers mois de l’année, la croissance est de 24% par rapport à 2011. Mais le groupe produit trop, et dit avoir un stock de turbines éoliennes de €8,3 milliards au 30 septembre (pour une capacité de production de 8.300 mégawatts), ce qui l’a conduit à déprécier des actifs.
« Vestas est mobiliser pour évaluer son appareil industriel, y compris par l’identification de possibilités d’externalisation et de cessions ». Sa trésorerie est négative de €142 millions, et sa dette en hausse. Naturellement, l’action chutait de près de 10%, à la Bourse de Copenhague en début d’ouverture.
Crise dans l’éolien : D’après HSBC en 2013 le recul devrait être de -12% en volume.
Il y a deux semaines, Gamesa avait annoncé une restructuration d’ampleur, avec le licenciement d’environ 1.800 personnes dès le mois d’octobre. Une décision qui devrait se traduire par une réduction de plus de 20 % de la masse salariale du groupe, principalement en Europe, en Chine et aux Etats-Unis. A l’issue de cette restructuration, Gamesa ne comptera plus qu’entre 6.200 et 6.300 personnes.
Soumis à une forte pression sur les prix, le fabricant espagnol est passé dans le rouge au 1er semestre de cette année, avec une perte nette de €33 millions, contre un bénéfice de €29 millions un an plus tôt. Même constat pour Vestas ou le français Alstom. Le premier a enregistré au 3è trimestre une perte de €175 millions, quasiment 3 fois plus importante que celle essuyée un an plus tôt, tandis que le second a vu la marge de son activité renouvelables reculer de 7,3 % à 5,7 % en raison de la diminution des volumes et de l’érosion des prix dans l’éolien (lire ci-dessous).
La baisse de la demande asiatique et la réduction des subventions publiques ont en effet généré des surcapacités à l’échelle mondiale, qui ont fait chuter le prix des turbines. Aux Etats-Unis, l’expiration fin 2012 des crédits d’impôts pour les parcs éoliens entraîne également une chute des prises de commandes. Selon HSBC, les volumes installés dans le pays pourraient quasiment être divisés par 4 en 2013, pour tomber à 3GW. Au total, le marché mondial de l’éolien devrait reculer de 12 % en volume l’an prochain, estime HSBC, alors que les usines des principaux fabricants tournent déjà à moins de 60 % de leurs capacités.
Pour sortir la tête de l’eau, Gamesa se recentre davantage sur le marché international alors que l’Espagne, touchée par une grave crise économique, a suspendu les aides publiques aux énergies renouvelables.
Sources : Vestas, Les Echos, Reuters, Expansion et AFP (revue de presse 7 nov.)
www.mer-veille.com – Daily News n° 276 – 7 nov. 2012
Union européenne: 5 géants s’unissent pour obtenir une politique claire en faveur des énergies renouvelables et du gaz
Dans une semaine, la Commission européenne doit présenter une communication sur le marché intérieur de l’énergie dans laquelle elle dressera le bilan des progrès réalisés pour achever le marché intérieur de l’énergie d’ici à 2014, recensera les principaux problèmes qui restent à régler et proposera des actions pour améliorer l’application concrète du troisième «paquet énergie». Elle prévoit d’appeler les États-membres à finaliser la libéralisation du marché de l’énergie, prévue pour 2014, et particulièrement de promouvoir les connections transfrontalières entre de l’électricité et du gaz. Cette mesure fait également partie du marché « décarbonisé » prescrit par la feuille de route pour l’énergie de l’Union européenne à l’horizon 2050 dans laquelle les énergies renouvelables sont appelées à jouer un rôle important.
Dans ce contexte, une nouvelle alliance constituée par cinq sociétés « des géants de l’énergie » a été lancée à Bruxelles le 31 octobre dernier, soit 15 jours avant cette présentation qui doit renforcer la réduction des émissions de gaz à effet de serre et aller de pair avec un développement accru des énergies renouvelables.
www.marine-renewable-energy.com – Daily News n° 206 – 7 nov. 2012
Schlumberger : Transforming the Energy Market