KAIPARA HARBOUR – (Nouvelle-Zélande) – 19/04/2011- 3B Conseils – Par Francis Rousseau – Crest Energy Ltd a obtenu voici deux semaines du gouvernement néo-zélandais l’autorisation de construire un parc hydrolien à l’embouchure de Kaipara Harbour, au nord de la Nouvelle-Zélande. Cet important projet devrait permettre de déployer 200 hydroliennes, totalement submergées, précise le texte (ce qui exclut donc des modèles de type Seagen) d’une capacité de production maximale d’environ 200 MW. Crest Energy fait part, en tête de son site web, de cette décision que la ministre de l’environnement néo-zélandaise, l’Honorable Kate Wilkinson, a prise officiellement le 17 mars dernier dans le cadre du Resource Management Act de 1991.
Ce permis de construire a été entériné par le Conseil de l’Environnement (Conservation Council) après examen très attentif de tous les aspects du projet. La ministre a déclaré : » Il s’agira de la première implantation à l’échelle commerciale en Nouvelle-Zélande de production d’électricité à partir de l’énergie des courants, une énergie marine dont le potentiel est très important dans notre pays. Les possibles impacts environnementaux de ce projet ont été soigneusement examinés au travers d’un processus d’enquêtes très minutieux qui a pris quatre ans. Au cours de ces années, le Ministère de l’Environnement a toujours pu communiquer constamment avec toutes les parties concernées.Conscients des préoccupations des diverses parties, nous avons voulu que les conditions que nous avons posées protègent des éventuels impacts négatifs qui pourraient se produire sur l’environnement. Nous avons voulu tout prévoir pour une prise en compte efficace. » De nombreux organismes et institutions ont été activement impliqués dans la gestion du projet de Kaipara Harbour parmi lesquels des ministères, des ONG, des associations communautaires et Tangata Whenua (termes maoris qui désignent le rassemblement des peuples natifs). A chaque étape de la future installation du parc hydrolien, un compte-rendu public sera communiqué à toutes les parties impliquées. Si, à un quelconque stade de l’installation ou de l’exploitation, des impacts environnementaux venaient à être constatés, l’engagement est pris par l’Etat que l’installation sera immédiatement stoppée et les hydroliennes démontées. L’exploitation commerciale des hydroliennes sera d’autre part strictement encadrée avec une approche privilégiant un suivi continu des effets sur l’environnement, illustrée par des rapports indépendants et fréquents. C’est ce que l’on appelle des conditions drastiques ! Mais pour les Autorités néo-zélandaises, la crédibilité environnementale de l’hydrolien doit passer par de telles conditions sans concessions. Le Conseil régional du Northland a été chargé de contrôler l’impact environnemental sur la faune marine et en particulier sur les requins, les raies, les mammifères marins, plusieurs variétés de poissons avec une attention particulière pour le Vivaneau (Lutjanus vivanus).
Lorsqu’il fonctionnera à plein rendement, ce parc hydrolien pourra générer assez d’électricité pour alimenter un territoire qui s’étend d’Albany à Cape Reinga. Kaipara Harbour où sera situé le futur premier parc hydrolien est l’un des plus grands ports du monde puisqu’il s’étend sur 60 km du Nord au Sud. C’est un site particulièrement adapté à l’installation d’un grand nombre de turbines hydroliennes puisque l’on estime que quelques 8.000 millions de mètres cubes d’eau entrent et sortent du port chaque jour et que l’amplitude des marées y est de 2,10m. Pour toutes ces raisons auxquelles il faut ajouter la présence de bancs de sable à son embouchure, ce grand port est rarement utilisé pour la navigation commerciale. Kaipara Harbour est situé dans une zone géographique au climat tempéré avec une moyenne de 16º C et est situé à proximité de deux grands centres urbains : Auckland (1,5 million habitants), et Whangarei. L’électricité produite par les hydroliennes de Kaipara Harbour pourrait être acheminée dans ces grandes villes par les lignes de transmission déjà existantes sans qu’il soit nécessaire de les modifier. Le coût total du projet hydrolien est estimé pour les dix premières années à environ 600 millions de dollars néo-zélandais (330 millions d’euros).
Je rappelle qu’actuellement plus de la moitié de l’électricité en Nouvelle-Zélande est déjà produite à partir des énergies renouvelables (hydroélectrique, géothermique, éolien, solaire).
D’après plusieurs experts de l’énergie hydrolienne et d’après les indications données par le cahier des charges (très précis) du gouvernement néo-zélandais concernant le projet de Kaipara Harbour, l’équipementier actuellement le mieux placé pour fournir les turbines paraît être le britannique Open Hydro. Son hydrolienne fait partie de celles qui correspondent le mieux aux critères aussi bien du point de vue technique (elle ne comporte aucune partie hors d’eau) que du point de vue environnemental (elle possède en son centre une passe à poisson). Le choix n’est cependant pas encore officiellement décidé.
Une première phase prévoit d’ici peu l’installation de 3 premières turbines sur les 200 du projet.
Sources : sites liés. Photos : Carte du site d’implantation des 200 hydroliennes © Crest Energy. 2 Carte de localisation de Kaipara Harbour © Wikipedia
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