RENNES – (France – U.E.) – 14/09/2010 – 3B Conseils-A la suite de la réunion qui s’est tenue hier à Rennes entre l’Etat et la Région dans le but de définir un zonage propice à l’installation d’éoliennes offshore au large des côtes bretonnes (Cf. Le Telegramme.com ICI), le préfet de région a décidé de proposer au gouvernement, pour l’appel d’offres de parc éolien offshore français à venir incessamment, de retenir une zone de 190 km² au large de Saint-Brieuc. La zone de Saint-Malo sera réservée comme option, au cas où ce site ne suffirait pas à atteindre les 500 MW prévus. Dans un article paru ce jour, le quotidien Le Telegramme.com rappelle (ICI) que la construction d’un parc éolien offshore breton est considérée comme une nécessité par l’État et le Conseil régional. Cependant hier après-midi à l’issue de la Conférence régionale Mer et Littoral, les marins-pêcheurs estimaient que la préservation de leur activité n’avait pas été suffisamment prise en compte dans la proposition préfectorale. Pourtant, des deux zones initialement préconisées par l’État comme propices à l’implantation d’éoliennes en mer (cf. carte), le préfet, dans un geste conciliatoire, a choisi de n’en retenir qu’une, dite « Saint-Brieuc sud ». Il y a ajouté la zone « Saint-Brieuc Nord », préconisée par les marins-pêcheurs, et le territoire marin intermédiaire entre ces deux secteurs. La zone dite « Saint-Malo » ne figure pas dans la proposition du préfet pour l’appel d’offres de 2011 mais pourra, le cas échéant, faire l’objet d’un développement ultérieur si le premier appel d’offres s’avérait infructueux.
Ce choix intermédiaire du préfet, assorti d’un cahier des charges qui « favorise » l’opérateur éolien à mesure qu’il choisit le nord plutôt que le sud de la zone Saint-Brieuc, sera donc intégré à l’appel à projets concernant l’ensemble du littoral français que le ministère de l’environnement à annoncé vouloir lancer d’ici la fin du mois de septembre. Le premier appel d’offres lancé voici quelques années ne s’était pas soldé par un succès (c’est un euphémisme !). Le gouvernement espère que le prochain appel d’offres, auquel il s’agira de souscrire avant le 30 juin 2011, rencontrera le succès. Il faut dire que depuis le premier appel d’offres, la situation internationale a changé et que la France se trouve aujourd’hui dans ce domaine de l’éolien offshore en retard par rapport aux autres pays (cf. notre bilan 2010 de l’éolien offshore en Europe et dans le monde en cours de diffusion ce mois-ci sur ce blog).
Pour les implantations en Bretagne, la préoccupation majeure semble venir des pêcheurs qui n’acceptent pas le choix fait hier malgré son caractère « conciliant ». Ils l’ont dit clairement lors de la conférence. Des représentants du comité des pêches de Saint-Brieuc, présidé par André le Berre, auraient même lancé :  » Vous allez au clash avec nous, c’est sûr et certain…. Il ne faut pas nous prendre pour des lapins de trois semaines, nous savons tous que l’opérateur installera ses éoliennes dans la partie sud « . Selon certains observateurs, c’est la même formule choc qu’André le Berre aurait déjà utilisée à propos de la pêche à la langoustine. Aux yeux des marins pêcheurs, les deux zones Saint-Brieuc Sud et Saint-Malo, auraient du être exclues du projet car plus de 250 bateaux de pêche y opèrent. Ils auraient souhaité voir le projet se limiter à deux secteurs situés plus au large où n’opèrent que 78 bateaux. L’Etat a pourtant assuré que la pêche dans la zone des parcs serait parfaitement libre, mais les pêcheurs n’y croient pas. Ils arguent du fait qu’au premier incident technique, l’Etat interdira la pêche dans la zone (Journal 13h/France 2 le 13/09/2010).
Selon les représentants des opérateurs d’éolien offshore à la Conférence Mer et Littoral, le surcoût d’une implantation en zone nord est de l’ordre de 15%. Poweo a chiffré qu' »une éolienne au nord de la zone coûterait 3,4 M€ de plus qu’une éolienne au sud ». Le préfet Michel Cadot et le président de la Région Bretagne Jean-Yves Le Drian ont prévenu que c’est la logique économique qui doit prévaloir pour le futur sur la zone et que la proposition de site doit porter sur un secteur suffisamment propice, sous peine de n’attirer aucune réponse à l’appel d’offres.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs et sources : Sites liés. Carte : Francis Rousseau 3B Conseils.

A LIRE AUSSI SUR LE SUJET :
– Eolien offshore en France : le gouvernement annonce un appel d’offres pour 3 GW. (26 août 2010)
– Les centrales éoliennes offshore en France. Chap 1. Nass & Wind (21 octobre 2009)
– Les centrales éoliennes offshore en France .Chap 2. Blue H France (01 Novembre 2009)
– Les centrales éoliennes offshore en France. Chap 3. Enertrag ( 23 octobre 2009)
– Les centrales éoliennes en France. Chap 4 : WPD Offshore France (29 octobre 2009)
– Parc Eolien offshore des Deux Côtes : le débat public est ouvert (29 avril 2010)

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