OSNY – ( France – U.E.) – 25/05/2010 – Alors que le Ministre de l’intérieur des Etats-Unis, Ken Salazar, ne cesse de s’étonner et de se dire « fâché » de ce qu’après plus d’un mois de tentatives, la compagnie BP continue d’accumuler les échecs dans le colmatage du puits en grande profondeur qui provoque la marée noire la plus catastrophique que le monde ait jamais connue, je m’étonne modestement à mon tour et à mon modeste niveau, qu’aucune précaution n’ait jamais été prise en cas de catastrophe de cette ampleur. Et ce de la part des compagnies pétrolières aussi bien que de la part des gouvernements qui leur accordent des concessions de forages en mer à ces profondeurs. D’autant que des solutions existent… ou pourraient exister… ou auraient pu exister. Je veux en référer aujourd’hui au projet Neptune mis en place par l’ingénieur français Stefan Tar Kovacs. Dans un article publié par meretmarine.com le 11 octobre 2005 on pouvait lire entre autres :  » Cette invention va peut-être bouleverser l’intervention humaine sous la mer… Imaginez un engin qui travaille dans l’eau comme une navette le fait dans l’espace. Un engin qui serait capable d’accomplir de façon autonome un très grand nombre de missions et serait doté d’un système de propulsion qui s’entretient tout seul. L’engin, qui s’apparente à la famille des drones, est le fruit de l’imagination et des recherches de Stefan Tar Kovacs…  » . Dans le même article, il y a donc 5 ans, l’ingénieur Stefan Tar Kovacs déclarait lui-même : « Notre projet a démarré sur un sentiment de révolte, suite au naufrage annoncé du tanker « Prestige » en 2003 et des solutions proposées à l’époque. J’avais été alors choqué par certaines solutions techniques proposées pour récupérer la cargaison à 3600 mètres de fond et je me suis demandé comment on pourrait extraire directement le fioul avec un engin basé à proximité. J’ai ensuite cherché à l’INPI les technologies capables de répondre à ces catastrophes et vérifié que mon idée était originale et méritait d’être creusée. Encouragé par l’Amiral Cotte et le CEDRE où il m’a envoyé, j’ai déposé mon premier brevet contenant quatre ou cinq innovations. »
Pour faire court, depuis lors Kovacs a largement breveté son innovation détentrice d’un nombre impressionnant de protections internationales. Il faut dire que cette invention permet de multiples applications aussi bien dans le domaine du travail sous-marin que dans la propulsion sous-marine, le stockage à grandes profondeurs, la pisciculture, la surveillance offshore de site industriel lourd (sic), la récupération d’hydrocarbure ou de gaz à grandes profondeurs (sic) ou même de la station offshore auto suffisante que Kovacs avait à l’époque appelée SAsmSD « Station autonome sous-marine à structure dynamique ». C’est d’ailleurs cette dernière application utilisant les énergies renouvelables marines qui justifie l’intérêt de ce blog pour cette technologie. On trouvera tous les détails des technologies de Kovacs (appelées concepts TKS) dans l’article publié en 2005 par meretmarine.com, que j’ai déjà déjà cité plus haut, et surtout sur le site spécialisé offshore-technology.com ICI, que j’invite le lecteur intéressé aux détails techniques à consulter sans plus attendre.
On ne peut pas dire que les technologies TKS ne soient pas connues des industriels et des décisionnaires et reconnues des experts puisque depuis 2005, Tar Kovacs ne ménage pas ses efforts pour les présenter et les re-présenter dans toutes les grandes manifestations internationales (la semaine dernière encore à Berlin). Du CEDRE à l’Ifremer, en passant par l’ONERA et l’Anvar, tous les interlocuteurs hexagonaux se sont montrés très intéressés par son invention et lui ont apporté leurs appuis, mais… pas de crédits. Alors que se passe-t-il ? A l’époque Kovacs attribuait cet échec de financement au fait qu’il n’était soutenu par aucun réseau, ce qu’il définissait comme étant  » un authentique mal français « . Aujourd’hui, après de longs échanges de courriers avec lui, il a déclaré au blog les énergies de la mer :  » La technologie n’étant pas en cause, tous les experts rencontrés en conviennent, mais la « rupture technologique » étant certaine, je regarde l’Allemagne (Zemship), la Turquie (avec l’ONUDI) et d’autres utiliser en partie ces technologies sans pouvoir développer la mienne… pour l’instant.  » Cependant, ce visionnaire inspiré ne se complait pas dans la distillation de son amertume vis-à-vis de l’engagement (timide on va dire) du gouvernement français dans le domaine énergétique marin, il relie cela à un manque de prise de conscience plus globale :  » Nos nations Européennes n’ont toujours pas compris le sens et les enjeux du combat auquel la planète mondialisée les convie… » et s’obstine dans sa vision vertueuse, et oh combien séduisante, de l’exploitation des océans et nous déclare :  » Les 4 concepts TKS dont je suis détenteur des brevets, constituent un  » Cycle Economique Vertueux  » allant de la production énergétique renouvelable aux transports maritimes, fluviaux, en passant par tout l’offshore, couvrant plusieurs domaines industriels qui basculeraient d’un coup du côté de la vertu : pas de CO², indépendance énergétique, coûts bas, technologies innovantes, donc activités industrielles etc…. Une arrière-pensée me guide : l’une de mes applications serait en mesure de permettre tous les types d’exploitation des fonds marins (métaux rares, …) avec des potentiels inconnus à ce jour, d’un côté, et de capter sans frais toute source d’eau douce sous-marine (partiellement) pour reconstruire les économies locales incapables de la payer. Cela permettrait aussi de remplacer les bateaux de pêche enfin libérés du pétrole et de construire des parcs d’aquaculture pouvant sauver les cheptels sauvages en voie d’extinction, et de dire adieu aux quotas, tout en préservant l’emploi des pêcheurs « . Effectivement le changement est radical. On peut comprendre que cela puisse en effrayer quelques-uns et qu’une telle volonté forcenée de se poser en sauveur de la planète puisse soit agacer les autres, soit les laisser indifférents. Mais peut-on encore se payer le luxe d’être indifférent lorsque l’on doit affronter des phénomènes catastrophiques de l’ampleur de celui du naufrage historique de la plate-forme Deep Horizon dans le golfe du Mexique ? Suffit-il de dénoncer l’incapacité de la compagnie pétrolière responsable de ce désastre, incapable de le juguler ? Il semblerait que ce soit précisément la question que, entre autres, le ministre de l’intérieur des Etats-Unis se pose en ce moment…

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : sites liés. Photos : 1. Drone et laboratoire robot sous-marin opérant en grande profondeurs ©TKS 2. Laboratoire de traitement sous-marin des effluents chimiques et pétroliers ©TKS

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