HAMBOURG – (Allemagne – U.E) – 01/12/2009 – energiesdelamer.eu – Au cours du Congrès international sur les algues qui s’ouvre aujourd’hui à Hambourg (cf. calendrier du blog), la NASA (National Aeronautics and Space Administration) va présenter pour la première fois un processus de production d’algo-carburant à base d’algues et d’eaux usées retraitées, directement issu d’une application de son expérience spatiale. La NASA annonce cette technologie comme peu coûteuse et particulièrement éco-compatible.
Ce processus de production fait croître des algues dans des conteneurs en plastique remplis d’eaux usées flottant sur l’océan. Ces conteneurs de plastique ne sont pas tout à fait ordinaires. Appelés OMEGA (offshore membrane enclosures for growing algae / membrane captive pour la culture d’algues en mer), ils ont ceci de particulier, comme leur nom l’indique, d’embarquer une technologie osmotique, (c’est-à-dire une technologie qui va filtrer les eaux usées grâce à un système de membranes) et d’utiliser les boues des eaux usées comme engrais interne pour faire pousser les algues en milieu clos. Ces algues seront ensuite utilisées classiquement pour produire du carburant. Le fait que cette technologie soit capable de nettoyer des eaux usées en milieu clos, dans le but de produire un carburant est tout à fait nouveau, pour ne pas dire révolutionnaire. La NASA ne cache pas qu’elle entrevoit son utilisation dans des zones dites « mortes » où des eaux particulièrement polluées pourraient être ainsi assainies petit à petit. Les calculs sont vite faits : si l’on combine tous les avantages de ce concept à savoir production d’algo-biocarburant, production d’engrais voire de nutriments pour animaux à partir des boues, restitution dans l’environnement d’une eau parfaitement propre et consommable, ce processus est particulièrement concurrentiel en termes de coûts comparativement à toutes les technologies actuelles impliquées à terre pour parvenir aux mêmes résultats. Le chercheur Jonathan Trent, responsable du projet au Ames Research Center de la NASA à Moffett Field (Californie), va détailler aujourd’hui à la tribune du Congrès de Hambourg cette méthode et ses avantages.
En réalité l’idée de processus a été fournie à la NASA par la problématique que l’agence spatiale gouvernementale américaine a eu à résoudre dès le début du Programme Apollo en 1961 et des vols spatiaux habités, à savoir la problématique du retraitement des déchets produits à bord par les spationautes. Cette problématique n’a pas cessé de s’amplifier avec les projets de navettes et de vols de longue durée des années 1980 pour devenir une technologie à part entière au début des années 1990, avec la construction de la Station Spatiale Internationale (ISS en anglais). Le processus OMEGA n’est donc rien d’autre d’une certaine manière qu’une des nombreuses et dernières (oméga, dernière lettre de l’alphabet grec!) retombées technologiques de l’aventure spatiale entamée dans les années 1960. Dans les containers OMEGA c’est exactement le même principe qui est appliqué que celui des « sacs à membranes perméables » mis au point par la NASA pour recycler les eaux usées des astronautes lors des missions spatiales de longue durée ou à bord de l’ISS. Ces membranes sont capables de transformer de l’eau salée (celle de la sueur par exemple ou d’autres liquides organiques) en eau douce.
Jonathan Trent, avec cet enthousiasme indéfectible propre aux chercheurs de la NASA, précise que cette technologie poursuit trois objectifs visant à démontrer au monde : « Premièrement qu’il est possible de produire des quantités de biocarburants durables qui peuvent remplacer l’utilisation de combustibles fossiles sans concurrence avec les ressources nécessaires à la production alimentaire. Deuxièmement, que ces produits doivent avoir une valeur ajoutée importante pour être rentables, en l’occurrence être capables en même temps d’aider à purifier les eaux usées (municipales par exemple) et d’assainir les zones mortes (comme celles hautement problématiques de la mer Baltique).
Troisièmement, de démontrer qu’il est parfaitement possible à la fois de produire des combustibles et de nettoyer les océans, tout en éliminant les gaz à effet de serre et le dioxyde de carbone de l’atmosphère ». Belle démonstration de concept. Et comme on dit chez nous « y a plus qu’à ».
Jonathan Trent présente ces nouvelles technologies de la NASA aujourd’hui mardi 1er Décembre 2009 à Hambourg donc.
Article Francis ROUSSEAU
Docs : sites lés. Photos : 1. Première sortie américaine d’Edward White mission Gemini 4 (1965) ©NASA 2. L’ISS en Mars 2009 ©NASA 3. Cyanobacteria
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