KNOXVILLE – (Tennessee – Etats-Unis) – 17/11/2009 – energiesdelamer.eu – Des chercheurs de l’Université du Tennessee à Knoxville (je rappelle que cette université compte depuis cette année un Prix Nobel de chimie dans ses rangs) et du Oak Ridge National Laboratory, ont déclaré avoir trouvé un moyen de libérer le potentiel des massifs d’algues pour produire de l’hydrogène utilisable comme carburant dans des véhicules. Le résultat de leurs recherches a été publié dans la revue Nature (Nanotechnology) du 8/11/2009 sous le titre « Self-organized photosynthetic nanoparticle for cell-free hydrogen production » Ifeyinwa J. Iwuchukwu, Michael Vaughn, Natalie Myers, Hugh O’Neill, Paul Frymier, Barry D. Bruce. Les extraits de cet article sont consultables ICI, l’accès à l’intégralité de l’article est payant sur le site de Nature.

 

Bien que les algues émettent naturellement une petite quantité d’hydrogène lors de la photosynthèse, les chercheurs affirment avoir trouvé en dehors de ce processus naturel (connu et peu significatif) un procédé qui accroît la rapidité et l’efficacité de cette production d’hydrogène. Les scientifiques ont isolé ce mécanisme interne au cours de la photosynthèse d’algues bleu-vertes thermophiles. Ils y ont ajouté un catalyseur de platine et exposé la combinaison à la lumière. Le résultat a été la production d’un flux constant d’hydrogène pur. Plus important encore, les chercheurs ont constaté que la réaction s’opérait à 55 degrés Celsius, température à laquelle les algues pourraient être exposées dans le désert où la forte radiation solaire ambiante fournirait les conditions idéales pour rendre le processus productif. Les chercheurs ont précisé que le processus était 10 fois plus efficace lorsque la température augmentait.
L’équipe de recherche était dirigée par Barry Bruce, professeur de biochimie et de biologie cellulaire et moléculaire à l’UT Knoxville. Ce dernier a résumé devant la presse le procédé d’une façon assez saisissante et non sans humour : « Habituellement les végétaux croissent et meurent, pour se transformer éventuellement en combustibles fossiles après plusieurs millénaires. Depuis peu de temps, les plantes sont récoltées pour produire directement des biocarburants. Force est de constater que le premier processus prend plus de temps et d’énergie que le second qui utilise une plante pour en tirer directement un combustible. Notre procédé pour transformer les algues en carburant hydrogène se situe, pour simplifier, plutôt dans la seconde catégorie, c’est-à-dire dans la catégorie des particulièrement rentables qui permettent de sauter plusieurs étapes et quelques millénaires en transformant directement la plante en carburant ! ».

 

Selon Cleantech Group qui se fait aussi l’écho de cette recherche, ces chercheurs ne sont pas les seuls à mener en ce moment des expérimentations sur les algues en vue de produire de l’hydrogène. Le mois dernier, Solar Biofuels Consortium a laissé transpirer des informations sur des modifications génétiques appliquées aux algues et qui auraient permis la production de quantités significatives d’hydrogène pur.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : sites liés. Photos: Algues bleu vertes


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