SAN FRANSISCO – 02/04/2008 – Beaucoup d’habitants, d’élus, et d’associations californiennes se posent aujourd’hui la question de savoir si les deux douzaines de plates-formes pétrolières inactives qui gisent désormais au large des côtes sud de la Californie doivent être laissées en l’état, recyclées ou démantelées. Selon un reportage de KABC, les avis seraient plutôt partagés. D’un côté il y a un nombre croissant de riverains qui considère que ces plates-formes désertées par les compagnies pétrolières après épuisement des forages, sont une insulte écologique. D’un autre côté, un nombre non moins important fait remarquer que ces plates-formes, surtout désertées, sont très utiles à la reconstitution du biotope marin mis à mal par les forages et qu’elles sont devenues, finalement, au fil des ans, des habitats très fréquentés par des millions de poissons et d’animaux marins. Leur démantèlement signifierait en conséquence l’anéantissement de cet habitat créé au fil des ans. Un membre de la Surfrider Foundation, questionné dans le reportage de KABC, s’oppose pourtant catégoriquement au fait de laisser ces structures en place, estimant que cela créerait un dangereux précédent pour les futurs exploitants de la mer.  » Derrière le cas de ces plates-formes pétrolières, se profilent aujourd’hui les dispositifs d’exploitation d’énergie des vagues, des courants marins, les terminaux méthaniers et toutes sortes d’utilisations industrielles de l’océan dont on a même encore idée aujourd’hui  » a déclaré ce membre de la Surfrider Foundation . » Si l’on crée un tel précédent, on enverra le message clair que toute structure installée en mer pourra être laissée en place derrière soi une fois l’exploitation terminée. Est ce cela que l’on veut ?  » Pour sortir de ce dilemme, on a avancé l’idée que ces anciennes plates-formes pétrolières soient conservées mais servent de base aux sites d’expérimentation des énergies des vagues et des courants. Les poissons pourraient ainsi conserver leur habitat et les projets industriels pourraient se concrétiser plus rapidement. Cette idée de recycler ces anciennes structures en mer à usage d’exploitation d’énergies renouvelables est bien entendu très séduisante en ce qu’elle permet à la fois la requalification d’une structure désaffectée, l’exploitation d’une nouvelle source d’énergie tout en continuant à préserver le milieu marin déjà reconstitué à cet endroit. Si cette idée ne vous rappelle rien, alors consultez d’urgence notre archive du 29 février 2008 (ICI).
Mais cette idée, aussi excellente soit elle, n’est pas aussi simple à mettre en œuvre qu’il y parait, surtout du point de vue juridique et surtout dans les eaux territoriales américaines. En particulier la détermination de la responsabilité de la plate-forme et des accidents qu’elle pourrait causer pendant et après ses exploitations successives reste entière. C’est pourtant la solution la plus satisfaisante pour tous… pétroliers, entrepreneurs des renouvelables, usagers de la mer, riverains et… poissons.
Article : Francis Rousseau
Source : Renewables Offshore. Photos : Plate forme statique ©Seacap ©Wincap


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