TORONTO (Canada) 07/03/2008 – L’avènement des éoliennes à bosses est pour demain ! Les scientifiques ont longtemps supposé que l’incroyable agilité des baleines à bosse devait beaucoup aux « excroissances » qui se trouvent sur les bords de leurs nageoires principales. A partir de 2004, des chercheurs de l’Université de Harvard ont commencé à le démontrer à travers un modèle mathématique permettant d’expliquer les caractéristiques hydrodynamiques de ces excroissances. Ces recherches ont donné lieu à publications (ICI) dans la Physical Review Letters puis dans la revue Nature puis, hier, dans la revue du M.I.T. Technology Review (ICI).Après avoir été validé, entre autres par la U.S. Naval Academy, ce modèle biomimétique marin n’a pas tardé à trouver des applications pour augmenter les performances des pales des turbines d’éoliennes, des turbines hydroliennes, mais aussi des ventilateurs et aérateurs et même des ailes d’avions. La compagnie canadienne, WhalePower, de Toronto, est en ce moment même la première à être passer de la théorie a la pratique. Whale Power est train de tester ce modèle au Wind Energy Institute of Canada , sur une pale de turbine d’éolienne. Les résultats sont probants : appliquées sur les pales d’ éoliennes, ces excroissances appelées  » tubercules « , réduisent effectivement le bruit, accroissent la stabilité et permettent de capturer plus d’énergie à partir du vent. Selon Stephen Dewar, directeur de Recherche et Développement chez WhalePower :  » La technologie des tubercules a permis à une éolienne d’affronter un ouragan et de survivre à une tempête de neige et de glace « . Donnant corps aux conclusions des chercheurs de Harvard, WhalePower s’est appliqué à démontrer, par ailleurs, que des aérateurs industriels de bâtiment et des ventilateurs équipés de double pales à tubercules accroissaient leur efficacité de 20%. Un pourcentage suffisamment significatif pour convaincre le plus grand fabricant canadien d’adopter cette technologie sur son prochain modèle de ventilateur, moins bruyant et plus productif, dont la commercialisation se fera fin avril 2008. Les chercheurs de Harvard, quant à eux, prévoit une généralisation future de cette technologie à tout ce qui porte une pale ou qui ressemble à une aile, « l’ effet tubercules » accroissant les performances des hélices dans n’importe quel milieu : air, eau, vapeur ou huile. Certains ont comparé ces performances à celles que les générateurs de vortex sont capables de produire depuis leur invention en 1832 par Michael Faraday, soit il y a un peu plus de 150 ans. Nous sommes loin des millions d’années d’expérience enregistrés par les baleines à bosse dans le domaine de l’hydrodynamique. Il parait donc plutôt intelligent de s’en inspirer aujourd’hui. Les grands cétacés restent une des sources d’inspiration biomimétique marine les plus prolifiques, comme l’ont déjà démontré les applications tirées des mouvements des nageoires de requins appliqués aux hydroliennes sous-marines. Ces sujets ont déjà fait l’objet d’articles dans ce blog (cf. nos archives groupées ICI).
Article : Francis Rousseau
Sources : M.I.T Technology Review. WhalePower / Photos 1 : Tubercle Technology ©WhalePower / 2: Excroissances de la nageoire des baleines à bosse ©NOAA


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