BLYTH – (Royaume Uni) – 05/02/08 – E-126, la plus grande éolienne onshore du monde (hauteur : 135m et diamètre de rotor : 127m) présentée hier par Enercon et devant développer une capacité de 7MW, nous fournit l’opportunité de faire le point sur le plus audacieux projet de grande ampleur destiné à la mer de ces dernières années, dont un modèle réduit est actuellement en cours de tests au Centre des Energies Renouvelables de Blyth (Nord Ouest de l’Angleterre). Il s’agit du fameux Aerogenerator (notre photo) de Grimshaw Architects (présenté dans la rubrique « art » du Guardian en 2005 !) et développé par l’ingénieur Theo Bird fondateur de la compagnie Windpower Ltd.
Devant mesurer 144 mètres de hauteur (donc plus haut que le projet Enercon) et développer une capacité de 9MW, c’est la plus gigantesque machine éolienne offshore jamais imaginée. Concernant cette machine on ne peut pas à proprement parlé de turbines, puisqu’elle utilise un système de rotation sur axe vertical tout à fait similaire au principe de l’éolienne verticale brevetée par l’ingénieur français George-Jean-Marie Darrieus en 1931. Ce brevet français a d’ailleurs été largement exploité aux USA et au Canada depuis les années 70 jusqu’à aujourd’hui sans discontinuer. Le principe de l’Aerogenerator est le même que celui de l’éolienne de Darrieus, mais porté à une échelle de géant. Et c’est tout ce qui a fait la difficulté de sa mise au point notamment en terme de stabilité.
Theo Byrd qui a pu donner corps à ce projet fou grâce à quelques aides du gouvernement britannique mais surtout grâce à l’argent qu’il destinait à l’achat de sa nouvelle maison, expliquait alors sans sourciller que » les problèmes de stabilité avaient été résolus et que ces grandes machines s’accommoderaient particulièrement bien d ‘une implantation offshore, là où il y a plus de vents ». Et d’ajouter : » 12 fermes de 100 Aerogenerators permettraient au Royaume Uni d’atteindre le quota de 10% des énergies renouvelables ». Sous entendu 1200 Aerogenerators là où il faut 5000 éoliennes classiques ! A quoi Eoin Billings du cabinet d’architectes Grimshaw ajoute qu’au contraire des éoliennes classiques » ce genre de projet autant architectural que technologique n’est pas fait pour être caché. Nous souhaitons au contraire même qu’il soit considéré comme un élément-icône que nous pourrions placer à l’entrée d’un port ou d’une zone industrielle, bien en vue « . D’après ces concepteurs, il ne faudrait pas plus de 3 à 4 années, une fois les tests en cours terminés, pour commencer à produire ces fabuleuses machines qu’ils considèrent comme les « nouvelles Merveilles » du monde futur.
Le Royaume Uni n’est pas le seul pays à se préoccuper de l’aspect esthétique des éoliennes. Les Pays-Bas ont demandé au cabinet d’architectes » One Architecture, Ton Matton and NL Architects » de réfléchir à un design pour les futurs fermes éoliennes du pays qui les rendent moins » intrusives » dans le paysage que l’on sait. Ils ont donc imaginés ces spectaculaires arbres à vents de 120 mètres de haut pouvant porter pas moins de 8 turbines chacun ! Je ne suis pas certain que l’on puisse qualifier cela de » non-intrusif » mais c’est assez audacieux et beau pour forcer l’admiration en tout cas !
Article : Francis Rousseau
Sources : The Guardian 18/07/2005 / Inhabitat / Ecoplanet.
Photos : 1 Aerogenerator © Grimshaw & Windpower Ltd / 2. Arbres à vents dans un paysage hollandais du 17e siècle © One Architecture, Ton Matton and NL Architects
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