LONDON – 09/01/08 – L’architecte londonien Alex Michaelis, du cabinet Michaelis Boyd Associates connu pour avoir rendu « écologiquement correctes » les maisons de plusieurs célébrités dont le politicien David Cameron et le milliardaire Richard Branson (le patron de Virgin) court après le prix de 25 millions de dollars de l’écologique Virgin Earh Prize. Son projet s’appelle Energy Islands. Il concerne la création d’un archipel artificiel d’îles imaginées sur le modèle des plates-formes pétrolières offshore et capables de fournir, exclusivement grâce aux ressources énergétiques marines, de l’énergie au reste de la planète. Ces îles sont des lieux de travail qui n’ont donc rien de commun avec les îles artificielles résidentielles qui existent déjà dans certains pays du golfe Persique. Alex Michaelis a conçu le projet d’Energy Islands pour des implantations dans les eaux chaudes de la Mer des Caraïbes, du sud de la Mer de Chine, de l’Océan Indien ou de l’Afrique de l’ouest, ouvrant ainsi, entre autres perspectives, celle d’expérimenter des technologies d’énergies marines uniquement exploitables dans les eaux tropicales comme l’E.T.M. ou Energie thermique des mers (cf nos archives des 05/12/07 et 27/10/07) qu’il place résolument au centre de son projet et de chaque Energy Island. Il précise toutefois que toutes les autres formes d’énergies issues de la mer seront utilisées et notamment l’énergie des vagues, l’énergie des courants, l’éolien offshore et même…le solaire en mer, forme encore peu explorée. Selon Alex Michaelis, chaque île plate-forme emploiera 25 personnes travaillant à produire 250 MW d’électricité. Calquées là aussi sur les rotations de personnel des plates-formes pétrolières offhore, les équipes se relaieraient toutes les 6 semaines. Le père d’Alex Michaelis, ingénieur, qui travaille avec son fils sur ce projet, a calculé qu’il faudrait implanté 50.000 de ces îles pour satisfaire la demande énergétique mondiale actuelle, tout en s’empressant d’ajouter que cela ne lui paraissait réalisable, qu’à la condition de prendre conscience qu’il fallait consentir un véritable « effort de guerre (…), car il s’agit bien d’une guerre que nous menons contre le réchauffement ». Des observateurs objectent à ce projet enthousiaste et audacieux que le problème du coût du transport de l’énergie ainsi produite en mer vers les continents, reste entier à ce jour. Cependant ces remarques et d’autres, d’ordre plus environnemental, ne troublent guère le milliardaire Richard Branson qui a clamé son intention de tout faire pour trouver des solutions au réchauffement climatique et a lancé aux scientifiques du monde entier le défi d’y parvenir avec leur aide d’ici à la date butoir de Février 2010. Le jury du Virgin Earh Prize qui entoure Branson et qui est composé entre autres d’Al Gore et du climatologue James Lovelock a affirmé sa volonté de voir le projet d’Alex Michaelis devenir rapidement une réalité et se traduire par la fabrication d’un premier prototype « d’Energy Island ». Ce prototype devrait voir le jour, courant 2008, dans l’océan Indien et bien entendu, Branson n’abandonnant jamais son sens légendaire du marketing et de l’humour au large des… Virgin Islands, possession britannique bien connue.
Article et traduction des interviews : Francis Rousseau
Source :
– Guardian Unlimited by Robert Booth – The Guardian – Tuesday January 8 2008
Schéma : ©Energy Island
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