France – Ouessant – Vendredi 16/12/2016 – energiesdelamer.eu. Ouessant bénéficiera de l’aide du projet européen ICE pour connecter l’hydrolienne Sabella D10.

Annoncé lors de la réunion des 30 novembre et 1 décembre derniers à Brest, le projet Interreg France Manche Angleterre, ICE, (Intelligent Community Energy) a été sélectionné pour un financement à partir de septembre 2016 jusqu’à fin août 2020. ICE prend racine dans le projet MERiFIC. C’est une initiative conjointe de certains partenaires de MERiFIC, Bretagne Développement Innovation, le Pôle Mer Bretagne Atlantique et le Technopôle Brest-Iroise.

Interreg

 

L’objectif final

Il s’agit de constituer des consortia d’entreprises françaises et anglaises dans le but d’exporter les technologies et services locaux à des communautés insulaires, ou isolées énergétiquement.

ICE mettra en oeuvre, sur deux territoires énergétiquement isolés, des boucles énergétiques intelligentes qui serviront de démonstrateurs/références pour la création de consortia d’entreprises de la zone Manche.

Ces consortia viseront à commercialiser des solutions bas-carbone intégrées. Les réseaux électriques des îles et territoires isolés énergétiquement sont pour l’essentiel alimentés par des générateurs thermiques qui peuvent exiger des importations d’hydrocarbure.
 

 

Enjeux

De tels réseaux électriques produisent une empreinte carbone significative, et des coûts de production très élevés. Le développement de solutions énergétiques bas-carbone est un facteur clé pour notre économie et notre environnement. Les solutions bas-carbone-intégrées permettront une réduction des émissions, des coûts, protégeront l’environnement et offriront des opportunités économiques au niveau local.

 

Les partenaires

Le consortium de ICE compte 9 partenaires, dont 5 bretons (BDI, Technopole Brest-Iroise, Technopole Quimper-Cornouaille, SDEF, Pole Mer Bretagne Atlantique) et 4 anglais (les Universités d’East Anglia, d’Exeter et de Plymouth et Marine South East). En plus de la coordination du projet, BDI a également en charge les actions de communication.

Au printemps 2017 jusqu’en 2020, l’île d’Ouessant au sein du parc marin d’Iroise va être en mesure d’expérimenter un ensemble de solutions de gestion de l’énergie en s’appuyant sur les technologies des smart grids associées à une production d’énergie marine.

Ces tests ont pour objectif de mieux intégrer la production des EMR issue du courant du Fromveur et de valider les modèles énergétiques autonomes pour des zones isolées ou insulaires.

Au printemps 2017, Sabella D10 sera donc à nouveau immergée dans le Fromveur en mer d’Iroise. Deux territoires isolés énergétiquement ont été retenus : le campus de l’université d’East Anglia (Norfolk) et l’île d’Ouessant. Le choix breton n’est pas anodin. Non raccordée au continent, Ouessant reste alimentée par des groupes électrogènes au fioul.

Or à horizon 2030, l’Association des îles du Ponant souhaite parvenir à une autonomie énergétique 100% renouvelable sur Sein, Molène et Ouessant. Tout en permettant la réduction des émissions de gaz à effet de serre, cette évolution du système énergétique devra assurer à tout moment une production suffisante, à un coût acceptable.

 

Stockage et maîtrise des consommations

 

«  Grâce aux réseaux intelligents, l’expérimentation avec l’injection dans le réseau de l’électricité produite par les EMR pourrait permettre de résoudre les questions de stockage pour redistribuer l’énergie lors de pics de consommation, et d’associer les citoyens aux gestes d’économies d’énergie et à la maîtrise des consommations.

 Les technologies smart grids apportent l’innovation nécessaire pour répondre à ces ambitions » commente Hélène Morin, chef de projets européens chez BDI.

Financé à 70% par l’Union européenne (budget 5,5 millions d’euros), à 30% par les partenaires, ICE est piloté, côté anglais, par les universités d’East Anglia, d’Exeter, de Plymouth  et le consortium Marine South East et côté français par l’agence régionale Bretagne Développement Innovation (BDI) qui fait le lien entre les partenaires du projet qui associe également le Syndicat d’Énergie et d’Équipement du Finistère, le pôle Mer Bretagne Atlantique et les technopoles Brest Iroise et Quimper Cornouaille. Ces centres de recherche travaillent notamment sur les technologies numériques et les capteurs qui seront testés à Ouessant. Le calendrier du projet prévoit plusieurs étapes.

 

Briques technologiques et coopération avec 10 à 20 PME

 

Avant les tests sur d’autres îles, la définition du modèle économique sera établie en coopération avec les entreprises et les territoires. Le pôle Mer Bretagne Atlantique et les technopoles Brest Iroise et Quimper Cornouaille seront ainsi chargées d’identifier les compétences et les briques technologiques (données, algorythmes…) susceptibles d’intégrer le projet. BDI espère agréger les expertises de 10 et 20 PME bretonnes et pépites technologiques dans la veine de Niji, Energiency, VITY Technology, Delta Dore ou de la startup Wi6labs (capteurs), déjà positionnées sur ce marché émergent. Plus globalement, ce sont plus de 50 entreprises en France, au Royaume-Uni et en Europe qui pourront tirer profit de la validation du futur modèle économique énergétique pour les territoires isolés.

 

Pendant d’un volet politique interrégional et européen baptisé SET-UP pour Smart Energy Transition to Upgrade Regional Performance, ICE complète d’autres projets menés sur Ouessant, dont celui d’EDF SEI (territoires insulaires) qui porte sur la mise en place d’un dispositif de stockage de l’énergie. Il est aussi partie prenante du projet breton et ligérien dédié aux smart grids, SMILE, sur l’intégration et le stockage des énergies renouvelables.

 

L’optimisation de la ressource après 2020, sur des îles comme Ouessant implique que le gestionnaire du réseau électrique puisse intégrer massivement les productions d’énergies renouvelables. Avant, il faudra lever la contrainte réglementaire qui impose de ne pas injecter plus de 20% d’énergies renouvelables dans le réseau électrique, car au-delà il y a un risque de  déstabilisation.


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