France – Mardi 04/04/2017 – energiesdelamer.eu. A l’occasion de FOWT 2017, Jean-Michel Heurtier de Principia avait présenté une communication sur l’importance de la distinction entre la surveillance de l’avancement d’un essai  (monitoring de recherche) et monitoring de maintenance. Son interview exclusive permet d’aller plus loin dans la l’explication.

1 – Quelle différence entre le monitoring de recherche et le monitoring de maintenance actuellement ?

La mise en place d’un système d’instrumentation (monitoring) dont l’objectif est le suivi régulier des lignes d’ancrage ou des câbles de puissance d’une éolienne flottante. Il s’agit donc de fournir à l’exploitant une information synthétique donnant un diagnostic sur « l’état de santé » pendant 20 ans d’une partie invisible de son système qui se trouve sous l’eau.

Ce monitoring doit être distingué d’une instrumentation orientée R&D dont le but serait de mieux comprendre tel ou tel phénomène physique. Dans ce dernier cas,  on cherche à maitriser le plus possible l’ensemble des paramètres afin de pouvoir réaliser une analyse approfondie des différentes mesures.
Le monitoring de maintenance doit être le plus transparent possible pour l’exploitant; il doit interférer le moins possible avec l’installation et l’exploitation du système de production électrique.

2. Quelles sont les difficultés pour le monitoring de maintenir le flux des informations et de les gérer sans interférer avec la production ?

L’expérience montre que de nombreux systèmes d’instrumentation ne sont pas réellement exploités, soit parce qu’ils ont été détériorés à la suite de leur installation (casse, mauvaise initialisation, mauvaise synchronisation…) ou parce que les données générées par les mesures restent souvent stockées sans être utilisées. Pour capter la réponse d’un  système à la houle, un enregistrement tous les dixièmes de seconde est souvent nécessaire. Au final, sur plusieurs années, cela représente d’énormes quantités de données à gérer et à analyser. S’ajoute à cela, pour les mesures sous-marines, la transmission des données vers la surface qui requiert une puissance électrique qu’il est illusoire de penser conserver sur une longue période de temps.

3. Comment se focaliser sur une partie des infos sans vouloir être exhaustif Acceptation de se limiter donc de gérer l’incertitude et de le faire accepter par le donneur d’ordre ?

Basé sur ce constat, la nouvelle méthode part d’un postulat très contraignant:  comment suivre le dommage des lignes sous-marines accrochées à un flotteur d’éolienne en ayant uniquement connaissance du mouvement du flotteur ?
On accepte ici d’être un peu « aveugles » et de ne pas connaitre avec précision l’environnement marin (houe, vent, courant). Pour ce faire, on a recours, d’une part, à des méthodes mathématiques complexes souvent utilisées pour les études de fiabilité et, d’autre part, on s’appuie sur un modèle numérique du système qui simule le comportement des lignes. On aboutit ainsi à la construction d’un modèle probabiliste des mouvements du flotteur à partir des mesures et d’une surface de réponse du dommage à partir du modèle  numérique. Pour tout nouvel enregistrement, la combinaison de ces deux éléments permet une mise à jour instantanée de l’estimation de la durée de vie. Il est également possible d’émettre des signaux d’alerte si le nouvel enregistrement présente des caractéristiques a priori improbables. Au cours du temps, le modèle probabiliste se met automatiquement à jour et il est possible au cours d’une maintenance à bord de réactualiser la surface de réponse.
Avec peu de données d’entrée et un système de mesure qui reste en permanence accessible, l’idée est d’offrir ainsi des résultats synthétiques qui permettent à l’exploitant d’avoir des informations sur l’intégrité de son système.

L’Atelier « Geographic markets development, industrialization and Supply chain management » était animé par Jean François Petit, France Energie Eolienne (French Wind Energy Association) / Vice-President of the Offshore Committee – France. Remerciements à Jean-Michel Heurtier et Sylvain Girard de PHIMECA qui ont autorisé le téléchargement de la présentation « New Method for Integrity Management« .

Copyright : Interview exclusive de Jean-Michel Heurtier pour le Portail energiesdelamer.eu

Le Portail energiesdelamer.eu était partenaire média de FOWT 2017.

 


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