France – 25/06/2024 – energiesdelamer.eu. Partie 1.

La dernière des éoliennes du parc éolien en mer de Saint-Brieuc est entrée en production le 28 mai 2024, vers 6h00 du matin. Le parc est ainsi totalement opérationnel et injecte depuis près d’un mois 100% de l’électricité dans le réseau de RTE.

C’est le premier parc offshore en Bretagne. Il sera suivi dans quelques années, par le premier parc éolien flottant commercial en France, celui de Baywa r.e – Elicio en Bretagne sud.  

Marie Thabard d’Iberdrola France décrit à energiesdelamer.eu les différentes étapes, études, méthodesqui ont permis la réduction des impacts environnementaux lors de l’installation du parc et dorénavant son exploitation. Certaines sont des premières.

Le parc éolien en mer de Saint-Brieuc d’une puissance de 496 MW a mis 12 ans pour sortir des cartons. Lauréate de l’appel d’offres en avril 2012, Iberdrola France a mis à disposition ses données sur les impacts environnementaux et les méthodes pour les éviter, les réduire et les compenser.

À quels critères les études d’impacts correspondent-elles, selon les périodes entre la prise de connaissance du site et son installation, puis son exploitation ?

Marie Thabard (MT) – Ailes Marines s’est conformé strictement au droit français et notamment au code de l’environnement pour la réalisation des études environnementales et la demande d’autorisation du projet. 

Une étude d’impact a été réalisée avant la mise en œuvre du projet pour évaluer les conséquences potentielles de ce dernier sur l’environnement au sens large du terme (Compartiments biologiques, physiques, chimiques, paysagers et socio-économiques notamment). 

Cette étude de plus de 8000 pages est disponible publiquement et a fait l’objet d’une enquête publique. Elle a donné lieu à de nombreux avis conformes (notamment de la ministre en charge) et des prescriptions ont été prises par le préfet des Côtes d’Armor dans le cadre d’un arrêté donnant autorisation à Ailes Marines de construire et d’opérer le parc de la Baie de Saint-Brieuc. 

C’est la Société In Vivo (aujourd’hui Setec Environnement), bureau d’étude indépendant qui a réalisé l’étude d’impact du projet. Cette dernière repose sur un état initial du site (cartographies de l’environnement local) et définit des mesures pour éviter, réduire et en dernier recours compenser les incidences du projet. 

Enfin, il est nécessaire d’anticiper les incidences potentielles des projets afin de mettre en œuvre des mesures spécifiques aux incidences attendues et les adaptations nécessaires. 

Les grandes dates : 

  • L’étude d’impact du projet a été déposée en 2015 sur la base d’un état initial (études de site) réalisé entre 2012-2014. 
  • Cet état initial a été actualisé entre 2018 et 2021, selon des protocoles spécifiques définis pour chaque compartiment biologique. C’est ce qu’on appelle l’état de référence. Ceci est mis en œuvre pour des projets longs afin de d’évaluer l’évolution naturelle du site avant travaux. 
  • Des mesures ERC ont été mises en œuvre au fil de l’eau. Il est primordial d’anticiper afin d’adapter le projet au site très en amont. Parmi les mesures emblématiques, on peut citer : 
  •  L’évitement de la zone Natura 2000 et du gisement principal á la Coquille Saint Jacques) acté par Ailes Marines dès le début du projet,
  • La réduction des incidences du bruit en phase chantier. Ailes Marines était autorisé à installer le parc de Saint-Brieuc par la méthode de battage et de forage. La première étant  plus impactante pour les mammifères marins notamment. Ailes Marines a su saisir/créer des opportunités en installant ce parc par la méthode du forage. Ailes Marines a fait le choix technique du forage au lieu du battage car étant le moins impactant pour la biodiversité.
  • Ceci était visionnaire, cette méthode ayant été mise en œuvre sur seulement 2 projets en Europe, dont le parc de Saint-Brieuc. 
  • Des mesures de Suivi, ont évolué à l’avancée du projet, pour se focaliser sur les effets des phases considérées (construction ou exploitation). Ces mesures de suivi sont strictement encadrées par un arrêté préfectoral et font l’objet d’un suivi spécifique par la police de l’environnement et par les instances de gouvernances mises en place pour le parc de Saint-Brieuc. Elles concernent la phase de construction, la phase d’exploitation avec un suivi plus important les 2-3 premières années d’exploitation et des années de contrôle tous les 5 á 10 ans. Ailes Marines a engagé un budget de 8 millions d’euros sur 3 ans consacré aux mesures environnementales, en phase de construction

 

Sont-elles mises à disposition gratuitement des universités, du grand public ?

Les études réalisées sont partagées avec les services de police de l’environnement de la DDTM22. Elles sont également partagées avec les membres du Comité de gestion et de suivi et au conseil scientifique, spécialement mis en place par arrêté préfectoral pour le parc de Saint-Brieuc. 

Nous avons à cœur que ces données puissent également servir plus largement la communauté scientifique. Toutes les données sont bancarisées sur la base nationale DEPOBIO de l’INPN/MNHN, donc disponibles en ligne. Nous avons également signé des conventions spécifiques avec des opérateurs nationaux (ex DEB, OFB…). La baie de Saint-Brieuc n’a jamais autant été suivie scientifiquement par des experts (chercheurs, bureaux d’étude, associatifs). Il est important que ces informations puissent bénéficier aux politiques publiques au-delà des considérations en lien avec le parc. 

Les études préalables commandées par l’état et réalisées par les opérateurs en prévision de l’appel d’offre sont-elles également accessibles ?

Celles de l’Etat oui…. Ceci est géré par la Direction Générale Energie et Climat. Celles des opérateurs le sont largement aussi.

Comment avez-vous travaillé et continué à travailler avec les chercheurs et les universités qui sont intervenus dans le cadre des études d’impacts ?

Les études, suivis, mesures sur le parc évoluent au fil de l’eau pour répondre aux problématiques rencontrées selon les stades de développement du parc. 

Ailes Marines s’est entourée de chercheurs, de bureaux d’études reconnus et du monde associatif pour répondre à des questions spécifiques sur l’incidence du bruit sur les mammifères marins (CNRS/MNHN), réaliser le suivi de l’avifaune par télémétrie acoustiques (CNRS, Bretagne vivante, Syndicat mixte du Grand Site Cap d’ErquyCap Fréhel), (Ndlr – Effets des sons anthropiques sur la faune marine Cas des projets éoliens offshore parus aux éditions Quae)

  … 

En tout, ce sont près d’une quarantaine de mesures environnementales qui sont mises en œuvre dans le cadre de ce projet. Toutes font l’objet de travaux spécifiques avec des experts indépendants du domaine. 

Ailes Marines est également impliquée dans plusieurs programmes de recherche pilotés par France Energies Marines, donc au-delà de ses obligations préfectorales. Il est essentiel pour nous de participer activement à l’amélioration de la connaissance sur ces projets.

 

POINTS DE REPÈRE

Iberdrola France est membre du Business Directory, ainsi que le parc en mer de Saint-Brieuc de sa filiale Ailes Marines.

 

A suivre ….

Marie Thabard : « Près d’une quarantaine de mesures environnementales sont mises en œuvre pour Saint-Brieuc » -2

 

Pour suivre l’actualité des énergies renouvelables en mer et ses secteurs associés à son développement en France et dans le monde, vous avez deux solutions avec energiesdelamer.eu : recevoir la newsletter quotidienne, hebdomadaire, ou mensuelle : gratuite et payante.

Avec l’abonnement (nominatif et individuel) l’accès est illimité à tous les articles publiés.
Abonnements : Aziliz Le Grand – Mer Veille Energie

Suivez-nous sur les réseaux sociaux Linkedin et Facebook

Le Business Directory, répertoire des membres soutiens d’energiesdelamer.eu. Les adhésions des membres permettent l’accès gratuit aux articles publiés sur leurs activités par energiesdelamer.eu. Véritable outil, la base de données comprend, depuis le 1er juin 2024, plus de 9 500 articles d’actualité indexés quotidiennement.

 


Ne copiez pas l’article, copiez le lien, vous protégez ainsi les droits d’auteur de notre équipe rédactionnelle.


Publicités Google :